Paris, je t'aime ! - Colette

Éditions de L'Herne 2014 - 79 pages

Ce livre consacré au "Paris de Colette"rassemble quelques photos et des extraits d'écrits se rapportant à ses déménagements successifs et sa vie parisienne.

"Douze changements de domicile en quarante-cinq ans, ce n'est pas excessif." (extrait page 55)

Mariée en mai 1893, Colette arrive à Paris et ne sait pas encore quel incroyable destin l'attend. C'est ce que nous explique l'excellente préface de Frédéric Maget. "Elle a vingt ans, Elle est belle, intelligente. Mais elle n'est pas Rastignac" (Extrait page 7)

"Paris, je t'aime" c'est aussi l'histoire d'une émancipation. La métamorphose d'une jeune fille provinciale qui arrive à Paris au bras de son mari pour devenir l'écrivaine"Colette" mais aussi une femme libre et indépendante, en s'affranchissant des normes sociales qui corsètent les femmes de son époque.

"Comme beaucoup de grands amours, celui que je porte à Paris a commencé par l'aversion. J'avais vingt ans et je sortais, à la suite d'un mari de seize ans mon ainé, déjà chauve et un peu adipeux, d'une enfance campagnarde tout enchantée de jardins, de courses à travers champs, d'étangs mystérieux. Comme mon premier logis parisien me parut triste !" (extrait p.21)

C'est aussi la rencontre avec des personnalités de l'époque qui ont côtoyé Colette comme Jean Cocteau, Jean Marais et d'autres un peu oubliés comme le peintre Dunoyer de Segonzac, le poète Françis Carco et l'artiste Reine Cimière.

On retrouve également les impressions de Colette sur la guerre de 39-45 et le Paris occupé. (...) "Sans lui, que serais-je devenu ? Pendant toute la guerre, qui m'eût gardée, mieux que lui, de certaines heures où le meilleur de nous se désagrégeait, les heures où tout se mettait d'accord, l'évènement militaire, la minutieuse horreur le d'occupation, le froid sans charbon, l'été sans glace, tout portait atteinte à nos courages en voie de défaillir..."extrait p.63

C'est là que Colette parle des élans de solidarité. (...)"A l'égal des autres quartiers de Paris, Le Palais-Royal eut son maquis. Il a possédé ses parachutistes cachés, ses anglais hébergés, dans le risque et le silence, ses juifs protégés, ses enfants dérobés à une féroce rigueur, ses réfractaires... (extrait p.67)

Un livre qui permet de retrouver toute l'originalité et la poésie du style de Colette pour décrire la nature.

(...)"De peu, j'avais fait si bien que lorsque le grand vent des cimes parisiennes poussait ma fenêtre, il apportait en mai, sur ma page bleue, une fleur de glycine, un papillon souci, une abeille. Car la faune et la flore des balcons à Paris, mettent une certaine obstination à ne pas mourir" (extrait p.24)

(...) par les nuits de fêtes, je regardais au-dessus de moi, nageant dans l'air illuminé, le dos des oiseaux nocturnes. (extrait p.25)

Le livre se referme sur les écrits consacrés au Palais Royal, on l’appelait "la citoyenne du Palais Royal".

A la fin de l'ouvrage on peut consulter en annexe les adresses parisiennes de Colette, une bibliographie et une liste de biographies sur l'écrivaine.

Colette, Paris, je t'aime !

Chaque jour, un auteur lit les premières pages de son dernier livre. "Parfois, un marché secret se conclut entre l'auteur et le lecteur dès le premier paragraphe, à l'insu des personnages qui ...

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