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Actualités littéraires et culturelles

https://www.lemarathondesmots.com/

Toulouse du 25 au 30 juin 2024

 

Publié par Ecriberté

Éditions Gallimard - 2022 - 220 pages

"Vider les lieux" a pour épicentre l'appartement de l'écrivain Olivier Rolin, 10 rue de l'Odéon à Paris. Un appartement, une maison d'écrivain sont des lieux symboliques pour tous les amoureux de  la littérature. "Vider les lieux" c'est l'histoire d'une secousse sismique déclenchée par une lettre recommandée qui somme l'écrivain de quitter son appartement, de disparaître lui et sa bibliothèque. "Ces lieux" rassemblent quelques milliers de livres qui ont été achetés, reçus, offerts, collectés par Olivier Rolin pendant 37 ans.

"Tout est vide, parfaitement vide, le matin de mon départ, et j'ai du mal à y croire. Tant de livres, d'objets, tant d'années - trente sept ! La moitié de ma vie, presque toute ma vie d'homme -, tout a fini par disparaître. Liquidation totale." (extrait p. 13-14)

(...)Tout ça pour moi a commencé (a commencé de finir) deux ans plus tôt par la réception d'une "sommation de vider les lieux" à la demande des héritiers de l'ancien propriétaire, et en vertu d'une foule intimidante d'articles de lois et d'alinéas... (extrait p.15)

"Vider les lieux" ne relate pas les péripéties d'un banal déménagement mais le déplacement d'une bibliothèque de plus de sept mille ouvrages d'un lieu quasi-mythique pour la littérature : la rue de l'Odéon "un village des lettres". Pour raconter cette triste épopée, Olivier Rolin nous ouvre la porte de sa tanière. C'est avec son style si élégant, ses descriptions poétiques, son humour léger qui amène le sourire mais aussi une certaine tristesse qu'il nous laisse entrer dans sa caverne d'Ali Baba. Nous suivons l'écrivain à pas feutrés pour un voyage au coeur de sa bibliothèque qu'il s’apprête à bousculer. Ses livres pour certains sont là depuis longtemps, depuis plus de 30 ans. Ils renferment chacun une double histoire, celle au cœur des pages du livre et celle intrinsèquement liée à la vie de l'écrivain. Chaque ouvrage est annoté de quelques phrases qui relatent le souvenir de cette rencontre.

Chaque bibliothèque et son propriétaire ont le même ADN. Celle d'Olivier Rolin est étroitement liée à sa vie. Chaque ouvrage évoque un souvenir, une pensée, une confidence sur la littérature qu'il aime, ses voyages passés, ses amours perdus, des rencontres d'écrivains, des temps d'écriture au milieu des livres, des anecdotes. Il nous confie aussi ses réflexions sur le temps qui passent, sur la difficulté de déménager avec la pandémie qui nous isole et la tristesse de quitter la rue de l'Odéon, son quartier et ses voisins.

Au fil des pages, on peut noter des titres de romans, des noms d'écrivains que réveille Olivier Rolin en les déplaçant des étagères pour les enfermer dans des cartons. Il nous donne envie de lire, de se plonger dans l'oeuvre de l'écrivain espagnol Ernesto Sabado, de s'embarquer dans le gigantesque Ulysse de James Joyce, de s'aventurer sur le phare de la tour d'amour de Rachilde, ou bien partir en lointaine Russie avec Anna Karénine, Anton Tchekhov...

"Vider les lieux"  c'est aussi un hommage à la rue de l'Odéon qui fut, dans des temps pas si lointain, une rue imprégnée de littérature et de liberté.

Vider les lieux - Olivier RolinVider les lieux - Olivier Rolin

Je ne surestime pas ma place dans le village des lettres, mais enfin c'est tout de même avec moi un écrivain qui est sommé de déguerpir, au temps de la maison des amis des Livres et de la librairie d'en face, Shakespeare and Company. Pas seulement le bonhomme : les milliers de livres qu'il a amassés au fil des années, qui couvrent les murs, s'empilent sur et sous les tables, ce sont eux qui sont sommés d'aller se faire voir ailleurs. "Extrait Vider les lieux p. 16"

Ce n'est plus, au numéro 7, la glorieuse librairie des amis des livres, mais un salon de coiffure. Le cheveu a remplacé les livres. The times they are a-changin'. extrait p.14
Ce n'est plus, au numéro 7, la glorieuse librairie des amis des livres, mais un salon de coiffure. Le cheveu a remplacé les livres. The times they are a-changin'. extrait p.14
Ce n'est plus, au numéro 7, la glorieuse librairie des amis des livres, mais un salon de coiffure. Le cheveu a remplacé les livres. The times they are a-changin'. extrait p.14

Ce n'est plus, au numéro 7, la glorieuse librairie des amis des livres, mais un salon de coiffure. Le cheveu a remplacé les livres. The times they are a-changin'. extrait p.14

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