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Actualités littéraires et culturelles

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Toulouse du 25 au 30 juin 2024

 

Publié par Ecriberté

Debout sur la terre / Nahal Tajadod

Edition Lattès - collection Romans contemporains

2010 / 448 pages

Ce roman est une épopée iranienne qui parcourt le XXème siècle, tambour battant en 448 pages.
C'est en une seule journée, de neuf heures trente le matin à vingt et une heures trente le soir, que le réalisateur Fereydoun Sardari va nous faire découvrir l'Iran d'hier et d'aujourd'hui, grâce à son rendez - vous avec un certain Monsieur V. qui veut le rencontrer pour adapter sa biographie sur Victor Hugo en série pour la télévision.
Un peu à la façon d'une pièce de théâtre, l'immense demeure de Monsieur V. va servir de décor à un scénario un peu vaudevillesque : Un monsieur V. introuvable, des gens qui rentrent et sortent des pièces à la recherche de quelqu'un ou quelque chose. Au milieu de cette agitation, Feyredoum Sardari attend tranquillement en écoutant les différents personnages qui hantent cette mystérieuse demeure : un jardinier, un électricien, une cuisinière, une joueuse de tennis…. En parallèle, il va regarder les photos qui retracent la vie de Monsieur V., conseiller du Shah d'Iran, en compagnie d'hommes illustres. L'histoire iranienne du vingtième siècle défile sous les yeux de Feyredoum qui va y mêler ses propres souvenirs et surtout sa rencontre avec l'époustouflante Ensiyeh Ilkan, la fille d' Issan Khan Ilkhan chef d'une tribu de guerriers kurdes, éduquée comme un garçon et qui va devenir une auteure reconnue de la société iranienne.
Mon avis : J'ai apprécié ce roman qui nous fait découvrir d'une façon très originale, l'empire Perse d'hier et l'Iran d'aujourd'hui. L'écriture enjouée et l'humour des personnages rendent la lecture de cette épopée aisée. j'ai beaucoup aimé le portrait très réussi de Kohan Banou la nounou kurde d' Ensiyeh, cette femme symbolise l'orient des traditions ancestrales, la gardienne d'un savoir millénaire et M. Toumanians, le commerçant arménien et sa véritable « caverne d'Ali Baba » !.

 

Retrait du voile : Ce passage du livre fait écho à notre actualité et nos interrogations sur le fort du voile :

A Téhéran, on ne parlait plus que du kashfé hedjab, du retrait du voile. La loi fut adoptée par le parlement. le 7 janvier 1936, jour où Reza Shah devait décorer les lauréats de l'Ecole normale supérieure, il se fit accompagner par la reine et deux des princesses – quel ne fut le choc ! – dévoilées, en tenue occidentale.
La vague était lancée. Pour commencer, les enseignants, les écolières et les épouses des militaires furent contraintes à sortir sans voile. Aucune femme tchadori ne pouvait désormais franchir les portes de l'administration, monter dans les bus, aller au théâtre ou au cinéma, se promener dans les parcs, se faire hospitaliser.(…) [extrait de "Debout sur la terre p. 200]
Cette véritable révolution pris fin en 1979 où le tchador fut de nouveau obligatoire…

 

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